par Fr. Jean Luc Ephrème Diémé, sss
« Par notre vie et nos activités nous participons à la mission de l’Église pour que l’Eucharistie soit célébrée dans la vérité, que les fidèles grandissent dans leur communion au Seigneur par l’adoration eucharistique dans le cadre de l’exposition, qu’ils s’engagent dans le renouveau de leurs communautés chrétiennes et collaborent à libérer l’homme et la société des forces du Mal » (RV 3). C’est dans la même perspective, que les scolastiques à tour de rôle, au sein de l’Église paroissiale Bienheureuse Anuarite, produisent « l’adoration animée ». Une façon pour eux, de présenter la « Méthode d’adoration par les quatre fins du sacrifice » : cette adoration que le P. Eymard propose comme style de prière à ses religieux et, plus largement, à tous les laïcs.
« Pourquoi Notre Seigneur Jésus-Christ nous voulait-il son amour et ses dons à travers sa présence au Saint Sacrement ? Parce qu’il voulait habiter au milieu de nous comme un père, comme un ami » (cf. Pier Giuliano Eymard, Avete l’Eucaristia, Avete tutto, Città Nuova, Roma, 1977, p. 112).
En effet, l’adoration en dehors de la messe prolonge le mémorial en invitant les fidèles à demeurer auprès du Seigneur présent dans le Saint Sacrement : « Le Maître est là et il t’appelle » (Jn 11, 28). De plus, par l’adoration eucharistique, les fidèles reconnaissent la présence réelle du Seigneur et ils s’unissent à son acte d’offrande de lui-même au Père. Leur adoration participe à la sienne, en quelque sorte, puisque c’est par lui, avec lui et en lui que toute prière et toute adoration montent vers le Père et sont agréées par lui.
Après chaque Eucharistie matinale sauf le dimanche, à la paroisse Bienheureuse Anuarite, il y a le prolongement avec l’exposition du Saint Sacrement. Cependant, le ‘‘Jeudi’’ l’adoration se déroule jusqu’au soir avec la prière de l’office des vêpres, habituellement en langue locale : “lingala’’. Nous sommes conscients que dans l’Eucharistie des guérisons personnelles et communautaires s’opèrent (Lc 8, 43-48). C’est également un moment de sanctification personnelle (Jn 13, 1 +) ; voilà pourquoi les fidèles de la paroisse sont invités à trouver un temps dans la journée du ‘‘Jeudi’’ pour le cœur-à-cœur avec Jésus au Très Saint Sacrement.
Aujourd’hui comme hier, nombreux sont les congrégations, les groupes et les associations qui pratiquent l’adoration eucharistique, Néanmoins, il nous est très souvent demandé : « Père, nous voulons adorer notre Seigneur dans le Saint Sacrement. Mais, nous ne connaissons pas de modèles adéquats, montrez-nous ‘comment’ adorer ». En réalité, « Nous avons une grâce particulière, une sensibilité et une profondeur qui nous présentent (nous SSS) comme des ‘‘maîtres et des guides’’ de cette forme particulière de prière, une prière qui développe le dynamisme de l’Eucharistie » (P. Fiorenzo Salvi, sss 25 février 2004). Les scolastiques à leur tour, avec ‘‘l’adoration animée’’, veulent expliciter que les fruits de l’adoration eucharistique touchent le culte spirituel de toute la vie quotidienne dans l’accomplissement de la volonté de Dieu.
En définitive, le P. Eymard disait dans l’une de ses notes de sa dernière retraite personnelle : « Le Saint Sacrement m’a toujours dominé ». À sa suite la communauté du Scolasticat “Emmaüs” se donne à rependre la pratique de l’adoration du Saint Sacrement, dans le but de faire découvrir aux fidèles paroissiens la spiritualité eucharistique qui a animée notre Père fondateur Saint Pierre-Julien Eymard, “l’apôtre de l’Eucharistie”. Et cela, nous entraîne à manifester dans notre vie à nous tous, le sens d’ « une communauté eucharistique » (cf. RV 21) aujourd’hui partout où nous sommes présent.
