vendredi, 25 novembre 2022 10:13

Marche pèlerine avec le Centre de Spiritualité Eymard de La Mure

Pilgrim 3

C’est lors d’une belle journée d’automne, sous un magnifique soleil, que s’est déroulée une marche pèlerine de trois heures, organisée par le Centre de Spiritualité Eymard, ce samedi 15 octobre 2022. L’on reconnaît l’importance de la terre pour saint Pierre-Julien Eymard. Dans l’une de ses correspondances avec ses sœurs, il écrit : « Mes chères sœurs, de retour de notre retraite à Belley, je vous écris pour vous dire que vous avez encore un frère sur la terre, qui assurément ne sera pas assez ingrat pour vous oublier; au contraire, son amour pour vous sera plus fort parce qu'il tirera sa force de celui de Dieu » (CO 6 ; OC II,34).

La terre rappelle l’importance de garder en mémoire l’histoire. Elle lie la personne à Dieu, à ses parents, et aux générations futures. La terre rappelle à l’homme son devoir de reconnaissance à l’égard de Dieu, qui en est le Propriétaire, source de toute existence, d’un amour pérenne l’égard de l’homme. Il est l’Auteur du bonheur, de la paix, de la prospérité, de la liberté pour toute personne se confiant à Lui.

Cet amour de Dieu rappelle à l’homme l’importance d’entretenir une relation personnelle avec Lui et avec les autres personnes, bénéficiaires du même amour. L’homme se doit d’imite r cet agir divin en sa faveur et en être témoin pour le bénéfice des autres. Il s’agit de se dessaisir de ce don et le verser aux autres pour plus de quiétude, prospérité et de paix pour tous.

La terre est aussi le lieu de la souffrance, des épreuves. Elle invite l’homme à la patience et à la générosité dans les tribulations, et à l’espérance de partager le bonheur sans fin. L’on se rappellera de toutes les difficultés vécues par la grande famille Eymard : de celle-ci il ne resta que trois orphelins : Marie-Anne, Pierre-Julien et Annette (adoptée), survivants de dix enfants, décédés tous en bas-âge, la pauvreté de la famille, la croix inhérente à toute vocation, à l’occurrence celle de vie sacerdotale de Pierre-Julien, la santé fragile de ce dernier, la souffrance de ces deux sœurs se sentant seules, arrachées de l’affection de leur unique frère parti dans la vie religieuse.

On le voit, la terre actualise toutes les souffrances de personnes seules à la dérive de la société : des orphelins, des femmes seules en charge des beaucoup d’enfants, des migrants, exilés, des malades sans secours, de personnes victimes des déplacements forcés, en passe d’une vie d’errance continuelle, à cause des atrocités des guerres.

 D’où l’importance d’une mise en place de toutes formes d’expression dont la prière, de marches pèlerines, comme apport et désir de s’unir à toutes les autres prières adressées à Dieu, afin de rappeler l’importance d’une gestion équilibrée de ressources terrestres de la terre, don de Dieu, signe de reconnaissance, de solidarité, d’unité, de fraternité et de prospérité pour tous, les générations futures aussi.

 

À ce titre voici les souhaits de nouvel an 1841 d’Eymard à ses deux sœurs : « La dernière réponse à tout, c'est que pour entrer dans le ciel, il faut beaucoup souffrir sur la terre. La patience évangélique et la générosité de l'épouse du Sauveur, voilà, mes chères sœurs, ce que je vous souhaite et ce que je demande deux fois par jour à la sainte Vierge pour vous » (CO 16 ; OC II,49 ). Une invitation à vivre dans l’amour divin, l’abandon et la confiance totale au Seigneur (cf. CO 327 ; OC II,381).

Telles étaient les intentions portées par les pèlerins tout au long de cette marche. Nous étions vingt-deux pèlerins, dont 6 enfants, à prendre le départ au Pont du Prêtre à Valbonnais (20 kilomètres de La Mure). Au bout d’une heure de marche sur un sentier forestier, où nous avons fait plus ample connaissance les uns avec les autres, nous nous sommes arrêtés à la chapelle Saint Barthélémy aux Verneys. Là nous avons vécu un temps de prière puis un échange, en petits groupes, autour de l’évangile du jour (Lc 12,8-12). Nous nous sommes éclairés sur l’expression compliquée de « blasphème contre l’Esprit » (Lc 12,10). L’Esprit unit le fidèle au Christ. Blasphémer contre l’Esprit revient au blasphème contre le fondement de l’amour divin, contre le salut. Il s’agit du refus d’être pardonné. Pourtant le Christ pardonne tout (cf. Pape François, Messe du 27 janvier 2015). Nous avons été invités à développer notre audace missionnaire, avec l’assurance que « l’Esprit Saint nous enseignera à cette heure-là ce qu’il faudra dire » (Lc 12,12).

Pilgrim 2

Ensuite, le petit groupe a poursuivi sa marche jusqu’à l’église de Valbonnais. Là nous avons confié au Seigneur nos intentions personnelles, particulièrement pour ceux qui traversent des épreuves. Nous avons récité une prière de confiance de Sainte Thérèse d’Avila, en ce 15 octobre, jour de sa fête liturgique :

« Que rien ne te trouble, que rien ne t’effraie; tout passe. Dieu ne change pas: la patience obtient tout; celui qui possède Dieu ne manque de rien Dieu seul suffit ! ».

Et avant de nous quitter, nous avons été invités à méditer ces paroles de Saint Pierre-Julien Eymard :

« Le Saint-Esprit est un esprit de vérité. Les Apôtres en sont la lumière. Jésus-Christ leur a dit : Vous êtes la lumière du monde [Mt 5,14]. Et ils sont allés répandre cette lumière divine jusqu'aux extrémités du monde et cette lumière apostolique luit encore dans toute sa splendeur : Une lumière qui ne s'éteindra jamais [Si 24,6 Vulg.]. Et cette lumière, c'est la vérité que les Apôtres prêchent et cette vérité, c'est la foi en Jésus-Christ, en ses mystères. Et le monde a cru à la parole de l'Apôtre et il a cru même des mystères. C'est que cette parole évangélique est puissante : Vivante est la parole de Dieu, efficace comme un glaive acéré [cf. He 4,12]. Elle est la parole du Saint-Esprit qui brise les cèdres du Liban, l'orgueil humain, et l'abat à ses pieds.

Elle est la parole de grâce et de vérité [Jn 1,14]. Et personne ne reçoit cette vérité, cette grâce, que par le prêtre, il en est le ministre de la foi, il en est […], la foi naît de ce qu'on entend dire [Rm 10,17], et comment croire sans quelqu'un qui proclame? [cf. Rm 10,14]. »

(Prédications - PG 165,4 ; OC X,196).

 

Monsieur François Roland
Secrétaire du Bureau des Amis du Père Eymard
Centre de spiritualité Eymard, La Mure

Dernière modification le vendredi, 25 novembre 2022 10:30