mercredi, 02 novembre 2022 11:25

La révolution de l’Adoration Eucharistique Témoignage sur le pèlerinage Eymardien (28 août - 3 septembre 2022)

Depuis longtemps, je souhaitais contextualiser la vie du Père Eymard, que je connais depuis plus de 30 ans du fait que je fréquente à la fois la paroisse SSS des Martyrs Canadiens et celle de San Claudio sur la Piazza San Silvestro à Rome, depuis l’époque où jeune universitaire j’allais y prier au Saint-Sacrement toujours exposé.

C’est donc avec beaucoup d'enthousiasme que j'ai participé à ce pèlerinage du 28 août au 3 septembre.

Je retiendrai plus particulièrement quatre moments qui ont profondément marqué mon âme.

  • Le premier, « les trois croix érigées à l'emplacement de la chapelle du Calvaire ». Le jeune enfant Eymard avait l'habitude de grimper pieds nus à cet endroit, en plein hiver avec le froid et la neige, pour se préparer à la communion. Son enfance spirituelle est immédiatement caractérisée par une forte poussée pénitentielle, expiatoire et réparatrice.

Dès son plus jeune âge, la pensée de la souffrance n'a jamais quitté son esprit ni son cœur, au contraire, l'attention portée à la croix n'est pas vue comme une punition de Dieu mais comme une preuve d'amour, et cela me fait apprécier le Père Eymard d'une manière particulière et m'attendrit. Quelle belle pédagogie spirituelle dans ce qu'il écrit: « Oh combien j'ai besoin de rester en silence dans ces moments de souffrance! ... parce que je ne suis pas assez fort dans le silence de la croix, il faut prier, être patient, bénir Dieu ».

  • Deuxième étape importante: la chapelle Eymard (l'ancienne église paroissiale de La Mure) avec les fonts baptismaux où il reçut le sacrement du baptême. Je me suis retrouvée à prier avec les rayons du soleil pénétrant à travers les beaux vitraux de l'église, avec des images de la vie du Père Eymard. Dans la solitude de cette chapelle je me suis retrouvée à offrir mes souffrances, ma famille, reconnaissant ma faiblesse et ma rébellion au lieu de prier et de patienter, et de louer Dieu le Père face à l'épreuve.
  • Une autre étape est le rocher de Saint-Romans où le P. Eymard, jeune prêtre, allait prier sur le calvaire paroissial construit en 1712 et composé d'un chemin de croix et d'une chapelle au sommet du rocher et de trois croix qui se détachent et dominent la plaine en contrebas. Ici, j'ai pu comprendre comment on peut se perdre complètement dans l'harmonie de la création, dans la beauté de la nature qui reflète le chef-d'œuvre divin et comment le temps est relatif et peut s'arrêter ou passer rapidement. C’est là que le Père Eymard y a découvert « la montagne de l'amour », et moi j'y ai découvert comment il est possible de contempler la bonté divine et de s’élever haut dans le ciel, comme un aigle, et s’arracher à tant de bassesses humaines. J'y ai vu un nouveau visage du Père Eymard, poétique, sensible et avant-gardiste envers le monde féminin capable d'établir des amitiés pures et profondes dans le seul but d'une croissance spirituelle réciproque.
  • Dernière étape, mais première dans mon cœur: le sanctuaire de Notre Dame de La Salette avec son message de réparation que le Père Eymard accueille sans hésitation et qu'il reçoit comme eucharistique, salvifique, réparateur. J'ai compris à travers toutes les étapes du pèlerinage que le diktat de sa vie est adorer, réparer, intercéder, remercier et servir avec amour, sans jamais se ménager, jusqu'à la limite de ses forces; mais au sanctuaire de La Salette chaque fibre de mon être se sentait partie d'un tout et j'étais totalement prise. L'impact visuel était indescriptible pour sa beauté, l'église avec la pierre sombre et les vitraux en couleur, les peintures particulières, le crucifix avec les instruments de la passion imprimés. Et encore: la beauté de la montagne avec son paysage unique, tout comme la chapelle de Saint Pierre-Julien Eymard pour l'adoration, avec le Saint-Sacrement toujours exposé et l'icône de Notre Dame de la tendresse qui vous accueille et vous enveloppe de sa douceur.

Je peux dire sans l'ombre d'un doute que le P. Eymard m'a fait découvrir combien il est important aujourd'hui pour tous les laïcs, d'éteindre le PC, la télé, le téléphone portable, de renoncer aux réunions, aux assemblées et au bla bla bla stérile, pour se jeter aux pieds de notre sauveur aux côtés de notre Mère pour pouvoir désarmer la juste colère du ciel et sauver le monde malgré lui.

J'avoue avoir prié, par l'intercession du Père Eymard, pour qu’il y ait une floraison de nouvelles vocations SSS et que Dieu envoie de nouveaux ouvriers parce que la moisson est si grande, mais j'ai aussi prié pour que la beauté et la pureté du message du P. Eymard ne soit pas reçu superficiellement et considéré comme trop vieux par notre siècle qui nous pousse plutôt à faire qu’à adorer.

 

Rita Alonzi

Dernière modification le mercredi, 02 novembre 2022 15:21