jeudi, 08 octobre 2020 09:43

Une brève réflexion sur la Mission de la Congrégation à la lumière de la Règle de Vie n.3

Profitant du contexte de l'Église en sortie du Pape François et attentif aux interpellations de la mission SSS, mon intention est de faire une brève réflexion basée sur trois (3) axes: 1 - La vie de disciple; 2 - La promotion humaine et 3 - Une nouvelle vision du monde à la lumière de l'Eucharistie.

1 - La vie de disciple

La mission de l'Église universelle est toujours la même: annoncer la bonne nouvelle du salut de Dieu à toutes les nations (cf. Mt 28,19-20). La rencontre avec Jésus-Christ, par le baptême, implique tout le monde dans l'Église. Cela implique que chaque baptisé assume son rôle principal dans la mission prophétique. Chaque époque historique requiert de nouveaux paradigmes dans le travail ecclésial, de nouvelles visions et des actions concrètes basées sur les valeurs de l'Évangile. Les magistères des derniers papes étaient très attentifs à cette ardeur missionnaire. Jean-Paul II a proposé à l'Église un « engagement missionnaire renouvelé » et on voit ce zèle missionnaire, encore plus fortement, chez François.

Être disciple, c'est être captivé par le Maître et, pour la Congrégation, par Jésus l'Eucharistie, c’est comprendre, approfondir, vivre et transmettre la mission eucharistique héritée, selon son contexte. La vie fraternelle est notre première mission, à partir du Cénacle comme lieu de communion, d'harmonie et de vie évangélique. Le Mystère Pascal est le centre de la vie SSS et ensuite la mission commence en dehors du contexte liturgique.

2 - La promotion humaine

Le Père Eymard a cherché à « répondre aux faims des hommes à partir des richesses de l’amour de Dieu manifestées dans l'Eucharistie » (RV 3). Incorporée dans la mission universelle de l'Église, la Congrégation continue de vivre, de s’alimenter et de transmettre la même mission héritée du fondateur, avec de nouveaux défis dans l'Église post-conciliaire, à partir d'une nouvelle vision du monde qui requiert la créativité pastorale et l'inculturation de la foi.

Le monde d'aujourd'hui est caractérisé par la révolution technologique, l'instabilité sociale et la culture de consommation. L'Église se sent interpelée par autant de défis dans l'évangélisation. De ce point de vue, la mission SSS pointe vers un grand engagement social tiré de l'expérience de l'Eucharistie (cf. RV 37).

La Congrégation du Saint-Sacrement est le premier ordre religieux, le premier de tous, il doit avoir la plus belle mission, savoir, tout ce qu’il y a de misérable, de plus vicieux, tout. Que voulez-vous, quand on a nommé les chiffonniers, on ne peut pas aller plus bas. Nous devons imiter Jésus dans sa mission d'accueillir les pauvres et les marginalisés. Je vous le dis, bien que nous ne soyons pas encore assez nombreux, nous avons trouvé là notre mission. (cf. PS 381,2; XVI,283)

3 - Une nouvelle vision du monde à la lumière de l’Eucharistie

Toute la famille Eymardienne présente dans différents contextes géographiques cherche à remplir une mission unique qui commence par l’accueil, la promotion de la dignité humaine, la collaboration efficace avec les plus pauvres et les plus misérables, et qui englobe tous les défis de chaque époque historique. Mais des questions se posent : comment cette belle mission évangélisatrice s'exprime-t-elle au-delà des contextes liturgiques? Existe-t-il vraiment une empathie dans nos relations avec les pauvres? Sommes-nous les bienvenus? Comment renforcer les ressources nécessaires et les valeurs de partage et de solidarité avec les plus vulnérables? Quelles œuvres sociales révèlent notre contribution spécifique à la lumière de l'Eucharistie?

Cette vision requiert des projets communs basés sur la spiritualité de la Congrégation pour apporter une contribution spécifique aux Églises particulières, à partir des besoins de ce monde appelé à vivre les valeurs de l'Évangile et de l'Eucharistie. Une mission spécifique qui implique dynamisme, créativité et même un changement de mentalité, une réalité mise en évidence à travers les questions et les défis imposés par ce temps de pandémie vécu dans le monde d'aujourd'hui.

Que le mois missionnaire soit vraiment un temps de grâce (Kairos) pour réfléchir profondément et trouver les moyens de faire de notre mission eucharistique un art de vivre!

21 septembre 2020

 

Diacre Elibien Joseph, sss