« La Havane manque d'Histoire (...) les plus anciens inventent une autre histoire, mensongère, comme il se doit (...) entre La Havane-qui-n'existe-pas et La Havane-paradis-perdu. »

Abilio Estévez

Quelques jours plus tard, un agent du gouver-nement est venu chez nous et il a demandé le P. Gregorio Urquiola. Je l'ai reçu dans l’entrée. Il m'apportait de mauvaises nouvelles. Je figurais sur une longue liste de citoyens qui devaient quitter le pays. En vain j'ai essayé de découvrir les raisons de mon renvoi. Il m'a dit qu'il n'était qu'un agent du gouvernement chargé de me donner la nouvelle et que, bien entendu, il ignorait totalement les raisons de mon renvoi.

Dans ces circonstances, le P. Gorostidi, qui avait choisi de quitter l'île, décida de rester et tenir compagnie au P. Segundo Urquía. Par hasard je suis passé par l'archevêché de La Havane, où travaillait Mgr Evelio Diaz, archevêque, et aussi par l'ambassade d'Espagne, essayant d'obtenir un contre-ordre qui laisserait les choses comme elles devaient être, mais mes efforts furent inutiles.

Ainsi, j’ai dû préparer mon départ, comme on me l'avait dit, comme l’aurait fait n’importe quel touriste. La seule compagnie aérienne disponible était Cubana de Aviación et, comme la demande de places était grande et qu’elles étaient limitées, j'ai dû attendre plusieurs semaines pour qu'ils m'attribuent une place.

Le jour fixé arriva et je quittai La Havane pour Bogotá le 16 juillet 1961 en compagnie du P. Ignacio Eguibar et du Frère Vicente Urquía. Le départ s’est déroulé normalement. Le voyage était parfait… bien qu'avec une certaine nostalgie. Au revoir ma belle Cuba !

À suivre…

Père Gregorio Urquiola, sss
Bogotá, Colombie, NOTIBIP 75 - Novembre 2021