Nous avons passé ce temps dans la prière et beaucoup de questions nous revenaient. Chacun arrive à  découvrir le Père Eymard par diverses voies : lectures de livres, études sur sa vie, écoute d’autres personnes ayant fait l’expérience de la visite des lieux eymardiens, le parcours de certain lieux à pieds comme le fit le père Eymard.

La Cathédrale Saint Jean-Baptiste a été le premier lieu de notre visite, le mardi 25 avril. Elle représente l’un des lieux de maturation de l’expérience de l’amour du Seigneur vécu par notre fondateur. Une expérience enrichie par l’attachement de Saint Jean-Apôtre au Christ. Aussi étions-nous invités, chacun selon ses grâces, à se laisser interpeler par cette même expérience.

Ensuite nous avons continué notre marche jusqu’à l’Église Saint Paul, non loin de la résidence des pères Maristes où résidait le père Eymard. Trois laïcs et une religieuse nous y ont accueilli et présenté le lieu. C’est ici même où le 25 mai 1845, le fondateur avait présidé la procession du Saint Sacrement à la Fête-Dieu. Il sentait en lui un grand attrait vers le Seigneur, dans le Saint Sacrement. Dès lors il décida de porter le monde à la connaissance de l’amour de Dieu dans l’Eucharistie, selon le modèle de prédication de Saint Paul. À la fin, nous y avons célébré l’Eucharistie et participé ensuite à l'adoration eucharistique.

L’Église Saint-Nizier fut notre troisième étape. Ici monsieur Julien nous a bien accueilli avec d’amples explications concernant l’histoire de ce lieu. L’on y trouve entre autres, la tombe de la Bienheureuse Pauline Jaricot et la crypte des martyrs de Lyon. Le Bienheureux Frédéric Ozanam se détache parmi tant d’autres personnes du lieu. Celui-ci avec notre fondateur, les Bienheureux Pauline Jaricot, Antoine de Chevrier, le saint Curé d’Ars, ont bien compris que la charité n’est pas une question d’intentions, de mots, mais qu’elle se traduit par des actes concrets de bienfaisance.

Enfin la place Bellecour fut notre dernière étape de la journée. Ce lieu de rencontre du père Eymard avec Marguerite Guillot dans l’Église de la charité dont il ne reste plus que le vestige du campanile. Au-delà de la fatigue de la marche, nous étions tous joyeux d'avoir parcouru ces lieux très significatifs pour notre cheminement spirituel.

Le deuxième jour nous avons visité le Prado, cette Maison fondée par le Bienheureux Antoine Chevrier. La pauvreté du Christ à la crèche, son amour pour l’Eucharistie, sa Croix et la misère des enfants, l’ont interpelé profondément. Il transforma une salle de bal appelée Prado en un oratoire et en un lieu d’accueil des enfants pauvres. La tentative de faire œuvre commune avec notre fondateur fut vaine d’autant que celui-ci était attiré vers la vie religieuse et l’autre vers la vie séculière. Nous avons célébré la Messe dans la chapelle où est enterré le Bienheureux Antoine Chevrier. 

Enfin nous sommes arrivés à l’Église Saint Martin d’Ainay, une Église singulière avec multiples symboles religieux dont Madame Janine, guide du lieu, a eu le plaisir de nous expliquer. Le père Eymard s’y rendait souvent célébrer la Messe, et y rencontrait divers amis dont Nathalie Jordan et le philosophe Blanc de Saint Bonnet.

Le diacre Adel Camel, ce bon guide, nous a amenés aux cloches, au sommet de la statue de la Bienheureuse Vierge de Fourvière qui surplombe la ville de Lyon, et dans la crypte. Beaucoup de saints passaient se recueillir dans cette Basilique, par exemple : Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus. Dans la chapelle accolée à l’Église, où l’on y trouve son ex-voto, le père Eymard a reçu pendant la prière « la grâce de vocation » : former un groupe d’hommes voué à l’Eucharistie. Nous y avons célébré l’Eucharistie suivie d’un moment de recueillement.

La visite de la Maison de Pauline Jaricot, boucla notre pèlerinage à Lyon. Cette laïque, béatifiée le 22 mai 2022, décida de suivre le Christ pauvre. Elle approfondit la spiritualité de l’amour du Christ dans l’Eucharistie et la concrétisa par la fondation de multiples œuvres caritatives en faveur des pauvres dont les œuvres pontificales missionnaires. Notre Fondateur, avait beaucoup d’admiration pour son témoignage d’amour du Christ dans l’Eucharistie et ses engagements en faveur des pauvres. Ce témoignage continue à questionner nos expériences eucharistiques.

Après toutes les grâces reçues à Lyon, nous étions accueillis à La Mure dans la maison familiale de notre fondateur. Cette belle maison propre et en bon état où nous avons vécu dans une paix incroyable du 27 au 30 avril. Marie-Therèse Joubert, Agrégée du Saint Sacrement, nous a accompagnées pour découvrir les lieux eymardiens: la Chapelle Eymard où le fondateur a été baptisé et ses funérailles célébrées, sa tombe et son Musée. Le jour suivant, nous avons visité Monteynard, Grenoble avec la Chapelle de l’Adoration où le Père Eymard a célébré sa dernière Messe, le Séminaire où il a étudié et célébré sa première Messe et la Cathédrale où nous nous sommes recueillis à la Chapelle du Saint Sacrement. Nous avons visité la Chapelle de Villard Saint Christophe où Pierre-Julien Eymard reçut le sacrement de confession pour sa première communion.

Enfin les Sanctuaires, Notre Dame du Laus et La Salette, bouclèrent notre pèlerinage. Ici le Père Eymard s’y est rendu plusieurs fois et il nous encourage à nous y rendre. Un Oratoire lui est dédié : là il a reçu sa vocation à la vie sacerdotale, s’y est rendu plusieurs fois demander des grâces pour sa vocation et ses œuvres.

En conclusion, ce pèlerinage a été bénéfique à bien des égards : le passage d’une certaine conception de la vie de notre fondateur à la réalité des lieux ayant enrichis sa vocation, la redécouverte des richesses de l’amour du Seigneur révélées au fondateur dans ces différents lieux. On ne finira jamais de redécouvrir les richesses de l’amour de Dieu dans l’Eucharistie, telles que vécues et témoignées par Saint Pierre-Julien Eymard.

Sœur Christiane Diahoua, sss
Sœur Urtelle Mahoungou, sss