vendredi, 04 août 2017 21:57

La session sur le « don de soi »

Cette session s’est déroulée du 27 juin au 6 juillet 2017, à la maison familiale de notre Saint Fondateur, à La Mure, sous la présidence du p. Manuel Barbiero. Elle a connu la participation des servantes et religieux SSS suivants : Theresa Pham Thi Kim Hong et Maria Nguyen Thi Phuong, toutes deux du Vietnam, Patrick Costello d’Irlande, Flavio Fumagalli d’Italie, Martin de Porres Ochola d’Ouganda, Chally Gombessa de Congo-Brazzaville et Thaddée Mupapa de Congo-Kinshasa.

L’objectif de cette session est d’aider les participants à comprendre et à approfondir le cheminement qui a conduit le Père Eymard à faire le vœu de la personnalité et par conséquent à envisager le pas que chacun doit faire pour se laisser transformer par l’Esprit en disciple-apôtre de l’Eucharistie à la suite du Christ. Les activités quotidiennes prévues étaient les suivantes : la célébration de l’Eucharistie, l’adoration du Saint Sacrement, la Liturgie des heures, le temps de réflexion et de partage. En voici la structure : Lecture communautaire de la Grande Retraite de Rome, les moments de pèlerinage et de désert, le vœu de la personnalité, la Vierge Marie et le don de soi.

Session juillet 2017 2a

  1. Lecture communautaire de la Grande Retraite de Rome (1865)

Notre Règle de Vie indique le point de départ de cette retraite : « (…) toute son existence témoigne du don de lui-même au Christ » (RV 2), et « Associés au don qu’il nous fait de lui-même, nous nous mettons au service du Royaume, réalisant la parole de l’Apôtre : ‘‘Je vis, mais ce n’est pas moi, c’est le Christ qui vit en moi (Ga 2,20)’’» (RV 4). Ainsi toute notre vie est concernée par le don de soi vécu par le Père Eymard.

En plus deux remarques sont importantes pour une bonne compréhension de la retraite de Rome. D’abord cette retraite s’était déroulée sans plan ni horaires préalables, ensuite les notes prises par le Père Eymard ont un caractère personnel, eu égard à ses sensibilités et à ses grâces personnelles, certaines notes ne s’appliquent qu’à lui.

Aussi les aliments journaliers dont le Père Eymard s’est nourri en vue de se préparer à ce vœu sont : la disponibilité à se laisser conduire par l’Esprit Saint, la célébration eucharistique (en particulier la Parole de Dieu et la communion), l’Adoration eucharistique, la Liturgie des Heures et la lecture du livre « Imitation du Christ ». Ainsi il se disposa à opérer dans sa vie, ce que le Christ réalise à la consécration eucharistique : prendre, rendre grâce, rompre et donner.

Partant de la conversion de Saint Paul, le Père Eymard se posa la question suivante au début et à la fin de sa retraite : « Seigneur que veux-tu que je fasse ? ». Ainsi cette retraite se présente comme une recherche permanente de la volonté de Dieu, à laquelle il s’abandonne. Et le Père Eymard affirme que « Dieu aime le don de soi plus que l’apostolat de tout l’univers ». En effet, l’acte central du Christ dans l’Eucharistie est le don. Celui-ci est lié à l’amour, à l’exemple de l’amour entre l’époux et l’épouse. Dieu est l’époux et l’âme, l’épouse.

Par ailleurs, le vœu de la personnalité est non seulement lié à la grâce du baptême, mais encore il est une nouvelle incarnation du Christ réalisée par l’Eucharistie. Celle-ci opère dans la personne une transformation de telle sorte que le Christ devienne en elle : centre, vie, bonheur, amour. Alors les actions et les pensées du Christ deviennent celles de la personne.

D’autre part le vœu de la personnalité est un don de l’Esprit Saint. Car pendant l’Eucharistie, l’Esprit Saint transforme aussi bien le pain et le vin en Corps et Sang du Christ que l’homme en formant la vie du Christ en lui. Il s’ensuit que c’est en nous laissant conduire par l’Esprit Saint que nous arriverons à faire le don de la personnalité (cf. Lc 1,35).

Et le Père Eymard découvre l’amour de Dieu à travers la création : Dieu aime l’homme et il lui a donné tout ce qu’il a et tout ce qu’il est. L’Eucharistie est le sommet de cet amour. Car Dieu veut rester avec nous. Aussi le secret de l’oraison consiste à se nourrir de Dieu, à découvrir sa grandeur, sa bonté, sa tendresse à travers la création. Ainsi pour y arriver, il faut travailler beaucoup à s’oublier soi-même, à ne se rechercher en rien dans l’oraison. Cet amour est aussi bien le vrai formateur que le plus grand moyen pour la pratique de ce vœu de la personnalité (Mt 11,29 ; Ga 2,20 ; Jn 14,6 ; Ac 9,6 ; Ph 2,5-11 ; Jn 13,1-17). Et le Père Eymard conclut : l’amour de Dieu, voilà ma loi, ma voie, ma vertu, ma joie, mon bonheur.

Le Père Eymard recommande à tous de vivre de la vie intérieure, la vie d’union avec le Seigneur Jésus-Christ. Il dit que c’est facile de donner le cœur, mais donner l’esprit, c’est dur. Ce sacrifice n’est pas donné à tout le monde, avoue-t-il. A cet effet, l’on a besoin de la grâce de Dieu. Car le don de l’esprit est la partie la plus profonde de l’homme et c’est difficile de renoncer à nos pensées, nos jugements. C’est pourquoi, il faut poser un acte de foi, alors l’intelligence s’ouvre pour voir la volonté de Dieu même dans les petits événements de notre vie. En plus, l’oraison est indispensable pour se mettre à l’écoute de Dieu.

  1. La Vierge Marie et le don de soi ; Marie fait de nous d’autres « Jésus Christ »

Le Père Eymard fut attaché à la Vierge Marie depuis son enfance. Il voyait en Marie un modèle de compassion pour les pauvres. C’est pourquoi, lui ayant confié toutes ses souffrances et ses projets, il la remercia pour les grâces de vocation, de sacerdoce et de fondation de la Congrégation. Et la mission de Marie consiste à nous former et à nous accompagner afin que la célébration eucharistique réalise l’incarnation du Christ en nous, fasse de nous d’autres Jésus Christ.

Bien plus, on peut parler de la messe de Marie et de notre messe. De même que la Vierge Marie au moment de l’Annonciation était à l’écoute de la Parole de Dieu, de même qu’à l’Eucharistie, nous nous disposons à recevoir cette Parole. Autant que celle-ci devint chair en Marie, autant que cette Parole de Dieu est appelée à devenir chair en nous.

Conclusion

On le voit, le vœu de la personnalité est avant tout un don, une grâce. Il contient une dimension de foi en l’amour toujours plus grand de Dieu pour l’homme. Il doit être vécu dans la fidélité à la volonté de Dieu en dépit des difficultés que l’on peut rencontrer. Ainsi nous sommes invités à nous poser souvent la question : « Seigneur que veux-tu que je fasse ? ». Cette question nous convie à donner notre disponibilité, notre liberté et notre intériorité en vue de la réalisation du projet de Dieu en nous. Et la Vierge Marie nous accompagne afin que la célébration eucharistique réalise l’incarnation du Christ en nous.

P. Thaddée Mupapa, sss

Dernière modification le vendredi, 04 août 2017 22:11