Les participants à la rencontre. À gauche debout: p. Nicaise, p. Rizieri, p. Emil, p. José Antonio, p. Mario, p. Milos, p. Antonio, p. Maurizio, p. Mauro, p. Federico, p. Gabriele. Devant: p. Paulin, p. Giorgio.
UNE BRÈVE CHRONIQUE DE LA RÉUNION
Les 12 et 13 novembre 2024, à la maison de Malmantile, s'est tenue la rencontre des curés et vicaires des paroisses SSS présentes sur le territoire de notre Province. En plus des 8 paroisses italiennes et des 3 paroisses espagnoles, la paroisse des Martyrs canadiens avait été invitée à participer. Nos confrères africains ont accepté avec joie l'invitation et y ont répondu par la présence du curé, le P. Nicaise, et de l'un des deux vicaires paroissiaux, le P. Paulin.
En outre, sept autres paroisses étaient représentées (Bolsena avec les Pères Maurizio, Milos et Emil; Caserta avec le P. Mario; Milan S. Angela avec le P. Mauro; Milan S. Pier Giuliano avec le P. Federico; Modugno avec les Pères Antonio et Giorgio; Prato avec le P. Rizieri; Madrid Sainz de Baranda avec le P. José Antonio). Nous sommes entrés également en communion avec ceux qui n'avaient pas pu être présents, avec une pensée particulière pour le P. Mario Pesce.
La réunion a été animée par le P. Maurizio et le P. Gabriele y a également participé tout au long de la rencontre. Après l'introduction et l'écoute de deux courtes réflexions sur le passage de Mc 6,30-34 ("Venez à l’écart dans un endroit désert, et reposez-vous un peu..."), le reste de l'après-midi du mardi 12 a été consacré à l'écoute mutuelle: chaque participant a été invité à parler de lui-même et de sa mission (joies et peines, succès et échecs, difficultés et réussites, questions...).
La matinée du mercredi 13 s'est ouverte sur un large espace de prière: pendant les Laudes, devant le Saint Sacrement, on a proclamé tout le chapitre 6 de Marc, dans lequel se trouve le passage qui a servi de guide à la rencontre. Le partage a ensuite repris en assemblée, où l'on a cherché à interpréter les expériences personnelles et pastorales racontées, à la lumière de ces questions: « Nous sommes des religieux SSS, dans l'histoire d'aujourd'hui: que puis-je dire/suggérer à la lumière de ce que nous avons entendu? Puis-je donner une interprétation/explication sur certains récits, sur des problèmes qui ont émergé, sur des initiatives pastorales? Quelle contribution notre charisme, notre spiritualité peuvent-ils apporter en ce moment historique? » La matinée s'est terminée par l'Eucharistie et le déjeuner.
Dans l'après-midi, on a essayé de "regarder vers l'avenir", aidé également par des suggestions spirituelles et pastorales tirées d'un commentaire d'Enzo Bianchi sur le passage de Marc. La réunion s'est terminée dans la soirée, avec l'intention de la répéter une fois par an et de créer un "récipient virtuel" dans lequel insérer des matériaux utilisables par tous.
UNE RÉFLEXION DU P. GIORGIO
Les Apôtres se réunirent auprès de Jésus, et lui annoncèrent tout ce qu’ils avaient fait et enseigné. Il leur dit : « Venez à l’écart dans un endroit désert, et reposez-vous un peu. » De fait, ceux qui arrivaient et ceux qui partaient étaient nombreux, et l’on n’avait même pas le temps de manger. Alors, ils partirent en barque pour un endroit désert, à l’écart. Les gens les virent s’éloigner, et beaucoup comprirent leur intention. Alors, à pied, de toutes les villes, ils coururent là-bas et arrivèrent avant eux. En débarquant, Jésus vit une grande foule. Il fut saisi de compassion envers eux, parce qu’ils étaient comme des brebis sans berger. Alors, il se mit à les enseigner longuement. (Marc 6,30-34)
C'est le texte de l'Évangile qui nous a introduits au sixième chapitre de Marc, que nous avons écouté et prié, et qui nous a accompagnés dans le partage: pour nous rappeler combien il est essentiel - d'une part - de nous arrêter et d'être avec le Seigneur et avec nos frères, de prendre soin de nos cœurs et de nous rappeler combien nos communautés sont vivantes; et - d'autre part - d'accueillir en profondeur les défis qui nous attendent, ceux auxquels les gens provoquent en nous.
Que nous a suggéré toute cette vie partagée? Quelles interprétations pouvons-nous donner à nos expériences, aux problèmes qui ont surgi, aux initiatives pastorales? Quelle contribution notre charisme, notre spiritualité, peuvent-ils apporter en ce moment de notre histoire? Certainement, ce qui nous unit, c'est l'espérance que nous ne sommes pas seuls parce que le Seigneur est avec nous; l'espérance que, dans notre cheminement marqué par les fragilités, c'est précisément à travers elles que nous découvrons que nous pouvons marcher ensemble avec les nombreux laïcs qui partagent notre spiritualité et qui reconnaissent, encore aujourd’hui, nos communautés comme des communautés d'accueil.
Nous sommes soutenus par la conscience de la richesse de notre charisme et de la tâche d'allier la foi à la vie, dans le signe du partage auquel l'Eucharistie fait continuellement référence; une responsabilité qui passe par la mise en valeur de la beauté de notre Règle de Vie et par la capacité d'actualiser la prière d'adoration.
Il est absolument nécessaire de travailler en réseau pour se raconter - comme nous l'avons fait ces derniers jours - les nombreuses "bonnes" actions pastorales que nous sommes en train de cultiver. En particulier en ce qui concerne le soin des relations avec les jeunes, nous ressentons le besoin de quelques lignes directrices communes pour des chemins de foi éclairés par l'Eucharistie: en ce sens, nous devons travailler à la création d’un récipient en ligne qui encourage la communication et le partage.
Qu'est-ce que je retiens personnellement de ces deux jours, en dehors de ce qui a déjà été souligné? Je répète la phrase qui me trotte dans la tête depuis quelques mois et qui résume bien notre partage: "L'essentiel est invisible pour les yeux". C'est ce que déclare le Petit Prince pour affirmer la centralité du cœur, de l'intériorité. Mais il est vrai aussi que "L'essentiel est visible pour les yeux ", c'est-à-dire: essentiels sont les visages concrets des personnes qui se présentent à moi dans ma vie quotidienne et qui me demandent des réponses urgentes et exigeantes, dans le concret des actes de charité. Voilà : l'Eucharistie relève bien ce défi, tellement actuel: embrasser et chérir l'intériorité et en même temps se salir les mains pour la justice!
« Ne prenez rien d'autre que l'essentiel pour le voyage » rappelait Jésus à ses disciples au moment où il les envoyait. Nous retournons dans nos communautés avec la profonde confiance que Dieu est l'essentiel; et la nouveauté, qu'Il place devant nous, nous ne pouvons l'accueillir que lorsque nous nous débarrassons du superflu et que nous marchons avec ce qui est vraiment nécessaire. Pour paraphraser les mots de saint Pierre Julien : « J'ai l'Eucharistie, cela me suffit! ».
Bulletin de la province Notre-Dame du Saint-Sacrement
N° 14 - 1er décembre 2024