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lundi, 15 novembre 2021 20:47

Pèlerinage à Paris du 31 août au 3 septembre 2021

Pèlerinage repoussé deux fois !

C’est avec bonheur et curiosité, sous un généreux soleil que nous pouvons enfin cheminer à la découverte des lieux marquant l’itinéraire de vie de Saint Pierre-Julien Eymard.

Nous étions onze pèlerins venus de Notre Dame de l’Osier - lieu de la première messe du jeune prêtre Pierre-Julien - et de La Mure, plus une servante du St Sacrement du Viet Nam. Père Manuel a organisé notre séjour et élaboré une feuille de route pour accompagner notre périple.

Et, René Fantin, responsable du sanctuaire de l’Osier nous a partagé sa grande connaissance de l’histoire et des lieux significatifs de Paris ; merci à eux deux. En route !

Notre Dame des Victoires

Nos pas nous amènent naturellement à Notre Dame des Victoires, où lors de sa première visite à Paris, le père Eymard célèbre la messe le 20 janvier 1849. Il est frappé par le culte eucharistique qui se déploie dans la capitale : « Paris a de belles âmes, on y prie beaucoup ; chaque jour, dans une des églises de la ville, il y a l’adoration perpétuelle et l’exposition du St Sacrement jour et nuit … J’ai la confiance que tant de prières toucheront le cœur de Dieu » (CO 142). Fort de cette expérience, le père Eymard est résolu à tout donner pour Jésus présent dans l’Eucharistie.

 114 rue d’Enfer (aujourd’hui renommée rue Denfert-Rochereau)

En ce lieu, nous apprenons que six années plus tard, le 30 avril 1856, le père Eymard revient à Paris pour un dernier discernement : quitter dans un grand déchirement les Maristes pour fonder une congrégation offerte au Divin Cénacle. Le père Eymard se rend à cette adresse où il est reçu dans une petite communauté. « On me donna une chambre ouverte à tous les vents et sans feu, puis une autre très humide ; mes draps, le soir, étaient comme venant de la rosée ; une pauvre nourriture. Dieu me soutint » (CO 607).

Douze jours d’attente longs et pénibles où il aura cependant la très grande joie de voir sa fondation approuvé par Mgr Sibour, archevêque de Paris

Pavillon Chateaubriand

À regarder avec insistance, derrière les grilles du bâtiment, le premier emplacement de la Congrégation, nous intriguons la directrice du lieu. S’ensuit un échange et gentiment, elle nous ouvre les portes et nous décrit les activités conduites au sein de son établissement. Le bâtiment est devenu un accueil pour sourds et malentendants. Reste la petite maison ornée d’une croix. Le père Eymard écrit de cette période « Je ne puis vous dire la paix et la joie de mon âme de me voir appelé au divin cénacle ; à le préparer, rien ne me paraît vil, ni humiliant. Nous avons fait les manœuvres, les cireurs de parquet, les portiers ; je crois que je me ferais même cuisinier. Tout est divin au service d’un Dieu » (CO 602). Les conditions de vie sont ici des plus rudimentaires mais la foi du père Eymard est inébranlable et la présence de Jésus à ses côtés est palpable.

Faubourg Saint-Jacques (aujourd’hui place de l’Ile de Sein)

Nous poursuivons notre chemin là où la communauté a dû déménager suite à la vente du pavillon Chateaubriand. Le père Eymard fait l’acquisition d’une propriété et bénit la chapelle le dimanche de Pâques, le 4 avril 1858. Il réalise son idéal d’une mission tout à la fois contemplative et apostolique. C’est ici que démarre l’œuvre de la première communion des adultes et jeunes ouvriers tant attendue par Mgr Sibour. L’œuvre consiste à « rechercher ces jeunes ouvriers, les prendre le soir à leur sortie des fabriques, - car, dans le jour, c’est impossible, ils n’en n’ont pas le temps - ; les instruire des premiers principes de la religion, et suppléer ainsi aux catéchismes paroissiaux qu’ils ne peuvent fréquenter : telle est l’œuvre de prédilection des Religieux du Très St Sacrement… chaque année, elle a la consolation de présenter au banquet eucharistique et au sacrement de confirmation de 100 à 150 jeunes ouvriers » (PG 243,2).

C’est au cours de l’année 1858 que le père Eymard jette également les bases de la création de la branche féminine de sa Congrégation sous la houlette de Marguerite Guillot que le père Eymard accompagnait spirituellement à Lyon. La première communauté des Servantes du St Sacrement est établie dans la simplicité. Les Servantes donneront leur concours à l’œuvre de la première communion des jeunes filles. Il faut encore déménager, les locaux sont démolis pour permettre la construction des boulevards ; ici le boulevard Arago.

Boulevard Montparnasse

Nous voici sur ce boulevard, peu éloigné du précédent lieu. L’activité et l’œuvre peuvent donc conserver la même intensité mais le père Eymard est épuisé tant moralement - il doit faire face à de nombreuses critiques - que physiquement. « Priez bien pour moi chère sœur ; j’en ai un immense besoin ; La tristesse gagne mon âme, avec les désolations ; heureusement, cela ne paraît pas. Oh que j’ai souvent l’envie d’aller m’enterrer tout vivant dans la solitude eucharistique » (CO 2153). Il prêche le 16 juillet 1868 pour la dernière fois, puis se rend à La Mure pour y finir ses jours.

Église Saint Sulpice

Pilgrimage in Paris 1C’est ici que le père Eymard , avec de Cuers, - compagnon qui poursuit le même idéal de vie envers le Saint Sacrement - viennent rendre grâce « Les deux premiers membres de la Société du Très St Sacrement sortent de l’archevêché sous le poids de la surprise, de l’étonnement, de la reconnaissance et viennent à l’église St Sulpice répandre leur cœur aux pieds du St Sacrement et de la Très Sainte Vierge, s’offrir tout entiers au service de Jésus Hostie par les mains de Marie, reine du Cénacle » (NP 13,3).

Pilgrimage in Paris 2Nos visites nous conduisent également à la Sainte Chapelle, chapelle St Louis avec ces surprenants vitraux de lumière, de grande hauteur. Les scènes bibliques se succèdent avec cependant une lecture rendue difficile par la densité des tableaux. Visite également de Notre Dame de la médaille miraculeuse et flânerie vers Notre Dame de Paris en chantier pour de nombreuses années.

(Sainte chapelle, ornement sur la façade extérieure)

Musée Rodin

La visite du musée fut un enchantement dans notre périple. Gracieusement, à la demande de père Manuel, l’équipe en charge de la conservation du musée nous dirige et nous explique les œuvres mais aussi la technique de l’aboutissement d’un bronze. Le buste du père Eymard, l’une des premières œuvres de l’artiste trône en bonne place. Rodin est accueilli dans la communauté des religieux du St Sacrement. Bouleversé par le décès de sa sœur, il envisage d’entrer en religion. Il s’égare et le père Eymard lui conseille de poursuivre dans son art, implicite don de Dieu.

Les Servantes du St Sacrement

Installées 20 rue Cortambert, les sœurs nous accueillent et nous présentent leur mission. Une chapelle, sous le vocable de Notre Dame du St Sacrement et un couvent sont construits et le 29 juin 1900 commence solennellement l’exposition du St Sacrement. Ce sont huit sœurs qui aujourd’hui entretiennent et animent cet oasis de prière et de formation. Qu’elles soient ici chaleureusement remerciées pour les moments d’amitié, pour le succulent repas partagé mais également pour leur grand dévouement au Très Saint Sacrement.

Les religieux SSS

Dans cette très belle chapelle, construite en 1876, au 23 avenue de Friedland, la dépouille du père Eymard repose dans une châsse. Le père Eymard a consacré douze années de sa vie toute offerte à Jésus Hostie et Paris demeure le berceau de ses deux congrégations.

Nous avons été hébergés chez les religieux du St Sacrement, particulièrement bien accueillis par les pères qui nous ont permis de préparer les repas le soir pour tous. À noter que père Eugène avait pris la peine de faire les courses et nous avons pu ainsi partager des moments d’échange et de fraternité. Que chacun soit ici remercié pour cet accueil, pour sa contribution à la réussite spirituelle et amicale de notre pèlerinage.

 

Madame Brigitte Cassard
La Mure d’Isère, France - 22 octobre 2021

Dernière modification le mercredi, 17 novembre 2021 11:17