mardi, 13 juin 2017 10:48

« …Toi, père Patrick D’Rozario »

par Père Yves-Max Sagna, sss

 

« … je n’arrive plus à vous appeler ‘Éminence’… j’ai le sentiment de vouloir vous appeler mon Père et, pardonnez-moi, à vous tutoyer, et j’espère qu’à partir d’aujourd’hui, père Patrick D’Rozario, tu nous considèreras comme tes fils d’adoption. C’est pourquoi, mon Père, j’aimerais t’offrir, symboliquement, la clé des portes de cette église et la clé du tabernacle, symboles de ce que nous avons de plus précieux : l’église et l’eucharistie. »

Ces quelques mots d’une cordialité simple du P. Maurizio Zorzi sss, curé de la paroisse Martyrs Canadiens, reflètent le climat fraternel et joyeux qui a caractérisé, du 12 au 15 mai 2017, la présence de Mgr le Cardinal Patrick D’Rozario, csc, archevêque de Dhaka (Bangladesh). Ils résument aussi le sens liturgique et ecclésial de sa prise de possession du titre de cardinal que le Pape François lui a assigné le 19 novembre 2016. L’évènement a eu lieu le jour de la fête de la patronne principale de la paroisse, Notre Dame du Saint Sacrement, qui rappelait aussi le 161ème anniversaire de fondation de la Congrégation des Religieux du Saint Sacrement, en la présence du P. Eugênio Barbosa Martins sss, Supérieur général. Et pour ne rien laisser au hasard durant cette fête communautaire, le 13 mai 2017, qui est aussi la fête de Notre Dame de Fatima, était le jour de l’anniversaire du dernier né de notre communauté, P. Alex Moreira sss !

Tout en soulignant ces heureuses coïncidences, le père Patrick est revenu plusieurs fois sur le fait de se sentir comme chez lui dans notre communauté religieuse et dans la paroisse dont il est maintenant le berger. Il a également de nouveau exprimé sa profonde reconnaissance au Saint Père qui a manifesté une affectueuse attention envers le peuple bengalais, dont le pourcentage de chrétiens, même s’il est très incisif dans le tissu social, ne représente que 0,3 % de cette grande nation musulmane, la quatrième au monde. Rappelant le don que Jésus fait de lui-même à chaque Eucharistie, le père Patrick nous a confié qu’il avait souvent dit à ses concitoyens d’autres religions « je vous aime », voyant en chacun d’eux le visage et le corps du Christ. Ainsi cette toute petite communauté chrétienne vit profondément comme lumière et sel sur la terre bengalaise, à travers le témoignage de vie évangélique et la charité à l’œuvre dans les domaines de l’éducation, de la santé, de la promotion de l’être humain.

Bien d’autres défis, comme le problème écologique provoqué par les inondations et mis en évidence dans l’encyclique Laudato sii, et d’autres questions étrangères à la culture locale pacifique telles que le phénomène du terrorisme, sont affrontés ensemble. Et plutôt que d’affaiblir la vie commune interculturelle et interreligieuse, ils ont ouvert des voies de dialogue et de recherche commune entre les responsables religieux, avec l’aide des autorités politiques bengalaises. Bref, nous avons vécu de beaux moments riches d’intensité avec la présence du père Patrick D’Rozario parmi nous, et le chemin commencé ensemble laisse entrevoir un avenir prometteur. Merci à toi cher père-cardinal Patrick D’Rozario, csc, d’avoir marqué avec une grande simplicité ces jours-ci de souvenirs mémorables dans le calendrier de cette année pastorale !