mercredi, 14 novembre 2018 16:17

17 Novembre 1859 - Erection canonique de l'Agrégation du Saint-Sacrement

Aux origines mêmes de la fondation de la Société du Saint-Sacrement, nous voyons le P. Eymard soucieux d’associer des membres non religieux à son institut, soit des prêtres ou des laïcs. Dans le mémoire qu’il rédigeait au mois d’octobre 1857 à l’adresse du cardinal Morlot, archevêque de Paris, il note parmi les membres de la Société :

3° Les Agrégés. Il y a deux sortes d’Agrégation :

  1. L’Agrégation sacerdotale /.../
  2. L’Agrégation séculière, composée des fidèles vivant dans le monde et qui désireraient s’unir à la Société par un lien fraternel et s’associer à sa fin1.

Dans la notice, qu’il fait imprimer en avril 1859 sur la Société du Très Saint-Sacrement, il signale l’Agrégation :

1° Les agrégés participent suivant l’usage aux grâces, aux mérites et aux indulgences de la Société.

2° Pour être membre de l’agrégation, il faut être reçu par le supérieur de la Société, ou par un délégué.

3° Les devoirs des agrégés sont :

De prendre part à l’exercice de l’adoration du Très Saint Sacrement exposé ;

[…]

En réalité, c’est la création de la communauté de Marseille qui donne à l’Agrégation la notoriété en même temps qu’elle lui assure un statut canonique. Rien n’avait été négligé, comme nous l’avons vu, pour assurer à cette fondation son insertion dans le diocèse : la demande du P. Eymard répondait au vœu de Mgr de Mazenod.

Et celui-ci apporta à cette communauté toute son attention, tant elle correspondait à son désir de voir se réaliser à Marseille l’Œuvre de l’Adoration perpétuelle.

La communauté religieuse avait été inaugurée le 9 novembre 1859. Pendant huit jours, le P. Eymard avait donné aux fidèles une retraite eucharistique, les initiant à l’esprit et à la pratique de l’adoration. Le dernier jour de l’octave, le 17 novembre, Mgr de Mazenod érigeait canoniquement l’Agrégation du Saint-Sacrement et inscrivait son nom en tête du registre des associés. Par centaines, puis par milliers, les fidèles de la cité phocéenne suivirent l’exemple de leur évêque. À la fin de 1861, on comptait près de trois mille inscriptions. Comme le note peu après le P. Eymard : «L’œuvre rayonne dans tout Marseille2».

[…]

Texte extrait du livre du p. André Guitton : “L’Apôtre de l’Eucharistie, Biographie de saint Pierre-Julien Eymard”, Nouvelle Cité 2012, p. 160-162.

1 Statuts de la Société du Très Saint-Sacrement (texte « Morlot »), octobre 1857 (RR 15,5; VII,91).
2 A Virginie Danion, 25 février 1862 (CO 1099 ; III,529).