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mardi, 17 juillet 2018 15:33

17 Juillet 1868 - Vendredi

C’est le 17 juillet au matin que le Très Révérend Père nous a quittés allant à Vichy quelque temps et devant de là se rendre dans son pays natal puis à Notre-Dame du Laus pour se refaire des douleurs physiques et morales qui l’avaient éprouvé outre mesure dans ces derniers temps.

Le père Crépon vint quelques instants avant le départ du Père et lui demanda sa bénédiction qu’il reçut ainsi que les frères Jean, Léon et Alphonse auxquels il faisait dans ce moment la classe.

Le père Stafford aidait le Père à préparer ce qui lui serait nécessaire pour le voyage. Nous attendions pour lui dire au revoir à son passage par la bibliothèque.

J’avais eu une quasi promesse que j’irais rejoindre le Père au Laus. - Il me laissait seulement, disait-il, pour ne pas me mener à Vichy chez des gens que je ne connaissais pas et où j’aurais gêné. - Je lui dis au revoir aussi. Je l’embrassai ! Et lui dis à l’oreille : « Faut-il désespérer de mon voyage, mon Père? » - « Nous verrons, me répondit-il. Le bon Dieu arrangera cela en chemin. »

Le père Stafford accompagna le Père à la gare. Il nous quitta à 8h05 environ. Il eut la consolation de le conduire jusqu’au wagon et de recevoir de lui un dernier embrassement.

C’était un Vendredi. Le Père avait prêché la veille à la chapelle sur la foi nécessaire à la Communion. Quelques jours se passèrent, nous ne reçûmes aucune nouvelle. Le mardi suivant, j’écrivis au Père pour lui rappeler sa promesse. Hélas ! j’ai retrouvé ma lettre cachetée sur la commode de la chambre du Père.

Quel jour quitta-t-il Vichy? C’est un point à fixer.

Ce qu’il y a de certain, c’est que le mardi matin il prit à Lyon le train de Grenoble. Il y arriva vers neuf heures et demie.

 

Ce texte est transcrit d’une copie conservée aux Archives de la Province de France à Paris. La ponctuation a été légèrement retouchée afin d’en faciliter la lecture.
La copie des Archives de Paris porte comme titre, de la main du P. J. Lavigne, « Notes du T.R.P. Tesnière (fr. Albert) sur les derniers jours du Bienheureux P.J.E. »