mercredi, 23 mai 2018 14:19

25 mai 1845 - Père Eymard lors d'une procession de Corpus Christi à Saint Paul à Lyon

[Dimanche] 25 mai 1845 – Fête-Dieu

J'ai eu l'insigne faveur de porter le Très Saint Sacrement à Saint-Paul, et mon âme s'en est bien trouvée. Elle a été pénétrée de la foi et de l'amour à Jésus dans son divin Sacrement. Ces deux heures ne m'ont paru qu'un instant. J'ai mis aux pieds de Notre Seigneur l'Église, la France, les catholiques, la Société, moi. Que de soupirs, que de larmes, comme mon cœur était sous le pressoir! Que j'aurais voulu dans ce moment avoir dans mon cœur tous les cœurs. Le zèle de saint Paul!

Voici ce que j'ai promis à Notre Seigneur.

Depuis le commencement de ce mois, je sens en moi un grand attrait vers Notre Seigneur, mais jamais je ne l'avais éprouvé si fort. Cet attrait m'inspire dans mes prédications, conseils de piété, de porter tout le monde à la connaissance et à l'amour de Notre Seigneur, de ne prêcher que Jésus-Christ et Jésus-Christ Eucharistique. Je l'ai déjà fait plusieurs fois soit dans les confessions, soit dans plusieurs instructions et Notre Seigneur a béni sa parole. Voilà ce que j'ai promis à Notre Seigneur et de tout mon cœur et de toute mon âme. C'est une résolution bien arrêtée, ce sera l'objet désormais de toutes mes prières, de tous mes vœux. J'ai demandé à Notre Seigneur l'esprit des Épîtres de saint Paul, ce grand Amant de Jésus-Christ. Dès aujourd'hui, je vais commencer à les lire, au moins deux chapitres par jour. J'ai pris saint Paul pour mon Protecteur et patron dans ce nouveau genre d'apostolat, et ma bonne Mère pour m'initier à l'esprit de son divin Fils, et le personnifier dans moi. Ô mon Dieu! Quel bonheur si je méritais d'entendre de votre bouche ces paroles à saint Thomas l'Angélique: Tu de me bene dixisti, Petre!…

Vous savez, ô mon Dieu! ma prière pendant votre triomphe, Pater qui es in cælis5. Je la renouvellerai souvent. Oh! que de bien elle m'a fait!

(NR 27,3)